Ce sont les petites choses qui font toute la différence ! Un ancien chef de char d’assaut dépasse régulièrement les attentes dans ses fonctions de commissionnaire

Esprit de Corps – juin 2015 

By Ally Foster

Parfois, le maintien de la paix ne demande rien de plus que d’aider quelqu’un à dégager le papier coincé dans la photocopieuse ou à remplir sa déclaration d’impôt.

Du moins, c’est ce qu’a découvert Joseph Thomas, sergent à la retraite des Forces canadiennes, dans sa nouvelle carrière de responsable de la sécurité de la direction des logements et des services sociaux de Kingston.

Tous les matins, en se préparant fièrement pour sa journée de travail de commissionnaire, Joseph se rappelle deux choses : tu n’es pas trop « important » pour faire ce qu’il y a à faire, peu importe la tâche, et n’hésites jamais à te dépasser dans l’exercice de tes fonctions quotidiennes.

« Je veux être utile, explique-t-il tout simplement. Et je suis prêt à faire le nécessaire pour y parvenir. »

Avant de devenir un expert dans la résolution des conflits en milieu de travail capable de déchiffrer les formulaires complexes du gouvernement et de mémoriser les visages et les noms des centaines de clients qui visitent régulièrement son lieu de travail, Joseph était un chef de char d’assaut.

Une carrière illustre

Ayant été un Cadet passionné, Joseph s’est enrôlé dans les Forces armées canadiennes en 1976. Il ne lui restait qu’à décider s’il voulait faire carrière dans le corps blindé ou l’infanterie.

En bout de ligne, la décision n’a pas été trop difficile.

« Je me suis rendu compte que j’aimais mieux rouler, que marcher » précise-t-il en riant.

Et c’est en plein ce qu’il a fait. Pendant 22 ans, Joseph a gravi les échelons allant de conducteur et chargeur de char pour finalement aboutir au poste de chef de char.

Ironiquement, il passe maintenant ses journées à marcher dans le cadre de ses patrouilles de sécurité à l’échelle de l’immeuble qui abrite les bureaux d’Ontario au travail, de la direction des services de garde d’enfants, et de la division d’aide aux résidents en matière de logement et de frais municipaux.

À la suite d’une brillante carrière jalonnée de grandes réalisations – dont deux affectations en Allemagne, deux mentions élogieuses du commandant, une note d’éloge et trois lettres d’appréciation – Thomas a décidé de renoncer à une offre de promotion au grade d’adjudant des Royal Canadian Dragoons et de prendre sa retraite.

« J’ai refusé la promotion et pris ma retraite parce que je ne voulais pas déménager ma famille, surtout que mes filles étaient toujours aux études, a-t-il précisé. La décision n’a pas été facile, mais je devais penser à ma famille en premier. »

Toutefois, voulant continuer à faire carrière au service des autres, Joseph a communiqué avec un de ses anciens instructeurs militaires qui travaillait à l’époque chez Commissionnaires. Peu après, il est entré en fonction comme agent de sécurité dans une maison de transition où il a travaillé de nuit durant les fins de semaine jusqu’à ce qu’il obtienne sa permanence.

Par la suite, il a travaillé comme agent de sécurité au quartier général de la 1re Division du Canada et du Régiment des transmissions (1 Div CA), une unité entièrement déployable ayant un niveau avancé de disponibilité opérationnelle, jusqu’à ce qu’il soit muté en 2014 à la direction des logements et des services sociaux de Kingston.

Au cours de son affectation au quartier général de la 1re Division du Canada, Joseph s’est taillé une réputation de grand philanthrope.

« À l’époque, personne ne voulait organiser la campagne Centraide de la 1re Division, a-t-il précisé. Moi, je n’ai pas hésité à me porter bénévole. »

Joseph a fait le tour des immeubles, allant de bureau en bureau pour solliciter l’appui financier ou l’aide de chaque soldat. Par la suite, il a organisé des compétitions de cuisson de chile et des concours 50/50.

Durant son deuxième mandat, Joseph a piloté les initiatives de levées de fonds du quartier général de la 1re Division du Canada. Sous sa direction, le groupe a recueilli plus de 250 000 $. Ses efforts lui ont valu un prix de reconnaissance soulignant sa participation bénévole.

Depuis lors, il a organisé des collectes d’aliments et complété une formation de soir à l’Université Queen’s en vue de devenir l’entraîneur de l’équipe de quilles de sa fille.

En le voyant assumer un si grand rôle à titre bénévole dans le cadre de ses fonctions de commissionnaire, les militaires affectés à l’immeuble ont été motivés à emboîter le pas et à jouer un rôle plus actif au sein de leurs communautés militaires et civiles.

Honnêteté, loyauté et dévouement

Au fil de sa carrière militaire et de commissionnaire, Thomas s’est vu conférer de plus en plus de responsabilités.

En Allemagne, il était responsable du mouvement routier de nuit de son régiment où il a dû guider ses troupes le long d’un parcours de 40 km à travers un territoire inconnu. Il se souvient d’avoir été nerveux à l’époque par crainte de mettre la troupe entière sur le mauvais chemin – heureusement, ils sont arrivés à bon port. Il est à noter également qu’il est le seul commissionnaire qui a siégé au Comité de sécurité supérieur de l’armée depuis son départ des Forces armées canadiennes.

Toutefois, la réalisation professionnelle dont Joseph est le plus fier est d’avoir fait de son milieu de travail (où lui et ses collègues viennent en aide à des personnes en difficulté) un lieu sûr et positif pour tous ceux et celles qui passent par ses portes chaque jour. Il explique qu’il a largement réussi sur ce plan grâce à la formation permanente en matière de sûreté et de sécurité.

Au cours des cinq dernières années, il a suivi huit cours de sécurité dont, entre autres : cours de spécialiste de la sécurité en matière de radiation nucléaire, programme de sécurité laser, cours de sécurité physique, cours d’agent de sécurité des systèmes d’information, et programme de formation sur le désarmement et la résolution des conflits en milieu de travail.

« J’ai suivi ces cours parce que je voulais perfectionner mes compétences, a-t-il précisé. Je voulais être sûr d’avoir les connaissances nécessaires pour conseiller mes supérieurs sur les questions de sécurité et de sûreté. »

« J’ai toujours voulu que mes employeurs, que ce soit l’armée, les commissionnaires ou la direction des logements et des services sociaux, aient une bonne opinion de moi », a ajouté Joseph.

Il se donne comme objectif de se dépasser dans tout ce qu’il fait et de toujours être à la hauteur des attentes de ses employeurs.

« J’essaie de rester fidèle aux principes de l’honnêteté, de la loyauté et du dévouement dans tous les aspects de ma vie, a-t-il ajouté. Lorsque je prendrai ma retraite d’ici deux ou trois ans, je crois que les mentions d’honneur que j’ai reçu au fil des années me permettront de garder la tête haute. »