Commissionnaires : En constante évolution

Western Sentinel, par LCol (Retraité) John Slater, Chef de direction, Commissionnaires, Division du Nord de l'Alberta

« J’étais à la recherche d’un environnement de camaraderie, comme celui que j’avais connu pendant 35 ans. De plus, étant donné que le service militaire occupait une grande place dans ma vie, je voulais être entouré de gars avec des intérêts et des antécédents semblables », a expliqué le commissionnaire Floyd Murrin, Commandant de détachement, Unité de gestion des détenus (UGD) du quartier général du Service de police d’Edmonton (SPE).

 

 

Murrin supervise une équipe de 16 commissionnaires embauchés comme agents de la paix communautaires (APC) à l’unité de gestion. Dans le cadre de leurs fonctions, ils aident les agents du SPE à gérer les personnes en état d’arrestation qui doivent être détenues jusqu’à 24 dans les installations du centre-ville.

 

« Il s’agit d’un travail manuel dans le sens que nous devons fouiller tous les détenus et toutes les personnes arrêtées qui passent par nos portes, a expliqué Murrin. Nous sommes à la fois actifs et proactifs. » L’an dernier, son équipe a fouillé et traité plus de 17 000 détenus. Il a précisé en outre que les APC travaillent en étroite collaboration avec les agents du SPE afin de « garantir la sécurité des personnes et des lieux ».

 

Murrin a commencé à travailler à l’UGD il y a environ 18 mois, peu après son entrée en fonction au Corps des Commissionnaires. Auparavant, il était un officier de la police militaire d’où il a pris sa retraite en 2007 avec le grade d’adjudant-chef. « Pour certains, la transition se passe bien et, pour d’autres, elle se passe moins bien. J’étais un de ceux pour lesquels la transition était plutôt difficile. Je dois vous avouer que j’ai eu beaucoup de difficulté à me voir dans un rôle de civil », a précisé Murrin.

 

Au cours de sa carrière militaire, il a été affecté à des bases partout au Canada, allant de Comox en Colombie-Britannique à Greenwood en Nouvelle-Écosse. Il a passé la fin des années 1970 et le début des années 1980 en Europe, à Chypre et en Afrique du Sud. Murrin a également servi comme gestionnaire de la sécurité de l’ambassade du Canada à Washington (DC).

 

« Finalement, lorsque le temps est venu de tourner une nouvelle page, j’étais pris un peu au dépourvu. Où est-ce que je trouverais le genre de camaraderie auquel j’étais habitué et des collègues avec des antécédents semblables aux miens ou, du moins, capables de comprendre d’où je venais? » a précisé Murrin. « Puis, tout à coup, la lumière s’est allumé… le Corps des Commissionnaires, évidemment, a-t-il ajouté en riant. Nous avons beaucoup de points communs, nous avons tous été affectés à l’étranger, nous avons tous été dans des pays différents, et nous avons tous fait des choses différentes. »

 

Murrin a su mettre à profit les compétences de leadership qui lui avaient été si utiles durant sa carrière militaire et il s’est vite adapté à l’environnement de travail structuré du quartier général du SPE. Malgré cela, toutefois, il n’a pas été facile pour lui de faire la transition à la vie civile après plus de trois décennies dans un milieu militaire.

 

Il a acquis de nouvelles compétences en gestion des civils et a vite constaté un changement de culture. « J’ai dû apprendre à être un gestionnaire et non une figure autoritaire, a expliqué Murrin. Un gestionnaire demande à un employé de faire quelque chose plutôt que de l’ordonner. »

 

Jeff McIntyre est un autre vétéran qui travaille au quartier général du SPE. Il s’est joint à Commissionnaires il y a cinq ans et il est maintenant un commandant de détachement responsable de plus de 70 commissionnaires et APC. McIntyre a pris sa retraite avec le grade de sergent après 22 ans de service dans le Princess Patricia’s Canadian Light Infantry et le Régiment aéroporté du Canada.

 

« J’ai adoré ma carrière, mais, malheureusement, elle a pris fin brusquement en 2002 pour cause de blessure », a expliqué McIntyre en précisant qu’il a servi en Allemagne, à Chypre, en Croatie et en Bosnie.

 

McIntyre a expliqué qu’il adapte son style de leadership à son rôle de commandant de détachement en fonction du ratio de civils par rapport aux anciens combattants sous sa direction.

 

« Mon ancien style de leadership de sous-officier supérieur fonctionne à merveille pour la direction de mes vétérans, a-t-il précisé. En revanche, je laisse tomber mon caractère de vieux sergent grondeur et deviens au lieu un gestionnaire lorsque je travaille avec mes commissionnaires civils. Je dois prendre une approche un peu différente avec eux lorsque je les sollicite. En fin de compte toutefois, le résultat est toujours le même – nous venons à bout du travail. »

 

À son départ des Forces, McIntyre ne savait pas trop ce qu’il allait faire. « Après tout, les servants de mortier ne sont pas particulièrement recherchés au 123, rue Civile, pas plus que les mitrailleurs ou les tireurs d’élite, a précisé McIntyre. J’ai passé toute ma vie dans le secteur militaire. Il n’était donc pas étonnant que je ne sache pas trop quoi faire après ma libération. » Il fut réellement étonné de voir à quel point les employeurs civils, comme Commissionnaires, étaient prêts à embaucher des vétérans.

 

Le Corps des Commissionnaires fut établi au Canada en 1925 avec le mandat d’offrir des emplois aux vétérans. Cette entreprise embauche également des anciens membres de la GRC et les personnes qui souhaitent contribuer à la sécurité du Canada. Les 15 divisions sans but lucratif de l’organisme comptent 20 000 employés aux quatre coins du pays. La division du Nord de l’Alberta est sise à Edmonton et emploie environ 1 800 commissionnaires répartis entre Ponoka en Alberta et Iqaluit au Nunavut. La division affecte notamment des vétérans au service de la Police militaire et d’autres unités de la Garnison Edmonton et la BFC Wainwright.

 

Le Corps dessert un vaste bassin de clients de tous les secteurs – gouvernement, forces de l’ordre, pétrole et gaz, services publics, industriels, gestion immobilière, etc. Toutefois, l’organisme évite les contrats dans les centres commerciaux, les épiceries, les magasins d’alcool, les concerts de rock et les sites de démolition, préférant les laisser aux compagnies de gardiens de sécurité.

Commissionnaires s’occupe de son équipe et non des profits de propriétaires ou d’actionnaires. C’est la raison pour laquelle l’entreprise a les moyens de former, gérer et encadrer ses commissionnaires – bref, leur donner toutes les chances de réussir dans leur travail avec des clients de haut calibre. C’est également l’une des raisons pour lesquelles le salaire des commissionnaires est plus élevé que les salaires offerts par les compagnies de gardiens de sécurité. Cette entreprise met à profit l’expérience des employés avec des antécédents de service militaire et policier tout en créant un milieu à la fois familier et réconfortant pour les vétérans.

 

« Nous offrons des emplois aux vétérans qui font la transition à la vie civile et à ceux qui sont blessés, a souligné Murrin. Ils possèdent des compétences et des aptitudes particulièrement recherchées par le Corps et nous les encourageons à venir nous voir s’ils sont à la recherche d’un emploi et de camaraderie. »

 

Pour de plus amples renseignements sur le Corps des Commissionnaires, rendez-vous sur www.commissionnaires.ca ou www.commissionaires.ab.ca, ou appelez-nous au 780-451-1974.