L’héritage de Mary Dover

Mary Dover est une commissionnaire de renom, une célèbre Calgarienne et une leader militaire d’avant-garde. Elle naît en 1905, la même année où l’Alberta rejoint la Confédération, une coïncidence que l’on peut voir comme un signe annonciateur de la grande influence qu’elle aura au Canada.

Mary était issue d’une famille dont l’histoire est étroitement liée à celle de l’Alberta. C’est la fille d’Alfred Earnest Cross, l’un des « quatre grands » hommes d’affaires albertains ayant fondé le Stampede de Calgary en 1912, et d’Helen « Nell » Rothney Macleod, fille du lieutenant-colonel James Macleod, qui a participé à l’établissement du Fort Calgary en 1875.

Dans les années 1920, elle a joué dans des films et a travaillé comme cascadeuse dans His Destiny, l’un des premiers films hollywoodiens à être tournés en extérieur à Calgary.

Calgary's Palace Theatre showcasing the film "His Destiny."
Le Cinéma-Palace de Calgary, avec à l’affiche le film « His Destiny », tourné à Calgary et mettant en vedette Neal Hart, Barbara Kent, Guy Weadick et Mary Cross. Archives Glenbow NA-446-132 

Elle a épousé Grant Melville Dover en 1930. Pendant toute la décennie qui a suivi, ils ont sillonél’Asie du Sud-Est pour finalement s’établir à Ceylan (aujourd’hui, le Sri Lanka), où naît leur fils David.

À l’approche de la Seconde Guerre mondiale, en 1939, Mary et son fils sont rentrés à Calgary, tandis que Grant est resté dans l’armée à Ceylan.

À l’époque, le rôle que peuvent jouer les femmes dans l’armée se limitait encore aux soins infirmiers ou à du bénévolat dans des organismes comme la Croix-Rouge et la Young Women’s Christian Association (YWCA).

Mary a choisi de faire du bénévolat pour le Red Triangle, un organisme ayant pour vocation d’offrir un abri aux soldats alliés stationnés au Canada pour s’entraîner.

À mesure que la guerre avance et que les hommes sont envoyés au front, les femmes cherchent à en faire plus et commencent à faire campagne pour la création d’organisations militaires féminines officielles.

Leur démarche a abouti en 1941 : les femmes sont autorisées à servir le Canada en uniforme pour la première fois de l’histoire. C’est alors qu’a vu le jour le Service féminin de l’Armée canadienne (SFAC), auquel Mary se joint à titre d’agente de recrutement, un rôle qui comptait parmi ses plus grandes contributions à l’armée canadienne.

Mary Dover in Canadian Women's Army Corps uniform
La lieutenante-colonelle Mary Dover en uniforme du Service féminin de l’Armée canadienne à Montréal, au Québec (CU1145407). Avec l’aimable autorisation des Libraries and Cultural Resources Digital Collections, Université de Calgary. 

L’un des défis de l’époque était de recruter des femmes qui adhéraient encore aux rôles de genre traditionnels de la société. Elle était l’une des premières officières à prendre la parole pour sensibiliser les gens au rôle essentiel des femmes dans les forces armées.

En 1942, elle a navigué avec le premier contingent du SFAC posté au Royaume-Uni, où elle a servi pendant le Blitz.

Par la suite, elle a été promue au grade de lieutenante-colonelle et est devenue commandante du 3e centre d’entraînement du SFAC à Kitchener, en Ontario.

Mary Dover in formal dress, Calgary, Alberta
« Mary Dover en robe de soirée, Calgary, Alberta », [v. 1945], (CU1145427) par Mackie. Gracieuseté de la Glenbow Library and Archives Collection, Libraries and Cultural Resources Digital Collections, Université de Calgary. 

Après avoir pris sa retraite du SFAC en 1945, elle se plonge dans le service communautaire en tant que présidente du Cercle canadien des femmes et vice-présidente de la Légion de l’Alberta. Son engagement envers le service public s’étend rapidement à la politique municipale. Elle siège au conseil municipal de Calgary de 1945 à 1953, puis de 1956 à 1960, où elle se fait la porte-parole de la santé mentale, de la sécurité piétonnière et de la planification urbaine.

En 1952, elle a innové de nouveau en devenant la première femme à siéger au conseil d’administration de Commissionnaires, apportant sa sagesse et son expérience au sein de la division du sud de l’Alberta.

Au fil des ans, elle a reçu de grandes marques de reconnaissance pour son influence, notamment l’Ordre de l’Empire britannique pour son service militaire, l’Ordre du Canada et un doctorat honorifique de l’Université de Calgary. La maison Mary Dover du YWCA et la collectivité de Dover, à Calgary, sont toutes nommées en son honneur.

Mary Dover est décédée en 1994, à 88 ans, laissant derrière elle un héritage de service qui continue d’inspirer la population canadienne et les commissionnaires aujourd’hui.

Sources :

https://www.heritagecalgary.ca/heritage-calgary-blog/marydover

https://www.thefreelibrary.com/Mary+Dover%3A+a+maverick+in+the+Canadian+Women%27s+Army+Corps%3A+from…-a0173970306

https://www.veterans.gc.ca/fr/remembrance/classroom/fact-sheets/women