le 20 mai 2025

Peu de vies ont été aussi riches, longues et engagées que celle de Ferdinand Enevoldsen. Figure marquante de l’histoire de Commissionnaires, il est né en Norvège le 14 avril 1860, avant d’immigrer au pays pour y écrire un destin hors du commun.
En mars 1917, pendant la Première Guerre mondiale, à l’âge de 56 ans, il s’est joint au Corps expéditionnaire canadien, servant comme sapeur au sein du 6ᵉ Bataillon du Corps des troupes ferroviaires canadiennes.
De retour au pays après la guerre en France, il ne tarde pas à reprendre du service sous une autre forme. Dix ans plus tard, à l’âge de 68 ans, il s’est joint au Corps de la Colombie-Britannique, devenant ainsi l’un de nos tout premiers commissionnaires. Même à un âge avancé, Ferdinand fait preuve d’un engagement remarquable, demeurant au sein du Corps pendant plus de 25 ans.
Mais Ferdinand ne se contentait pas de servir : il cherchait aussi à bâtir. L’une de ses expériences les plus captivantes survient lorsqu’il survit à un naufrage au large des côtes de l’Inde, se retrouvant isolé sur une île lointaine. Cet événement marquant l’incite à consigner ses aventures. Pendant des années, il entretient une correspondance régulière avec les dirigeants du Corps de la Colombie-Britannique, partageant récits, réflexions et défis dans une série de lettres aussi vivantes que précieuses.
Ferdinand était aussi un fervent défenseur de l’apprentissage continu. Passionné de lecture, il a contribué à la création de la bibliothèque publique de Dawson, au Yukon, et a même sollicité certains de ses collègues du Corps de la Colombie-Britannique pour l’aider à sélectionner les ouvrages qui garniraient les rayons.
Son engagement envers le pays ne faiblit pas, même avec l’âge. Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors octogénaire, il retourne au service militaire. Il devient capitaine des Rangers de la milice côtière du Pacifique, un nouveau groupe chargé de protéger la côte ouest du Canada contre une possible invasion japonaise. Toutefois, conscient des limites imposées par son âge, il choisit de donner sa démission en 1943, expliquant : « parce que le travail a maintenant besoin d’une personne plus jeune et plus active pour poursuivre le succès que mérite le mouvement ». Les Rangers canadiens d’aujourd’hui peuvent retracer leur patrimoine jusqu’à cette première milice.
Toujours en quête de nouveaux défis, Ferdinand se lance dans la prospection d’or. Il partage ses expériences dans ses lettres, évoquant les nombreux obstacles rencontrés. En reconnaissance de sa détermination, le Corps de la Colombie-Britannique lui fournit du matériel en échange d’une part des profits, dans le cadre d’un financement de prospection. Même à 94 ans, dans sa dernière lettre, il demeure optimiste et passionné, livrant ses réflexions sur l’avenir de l’industrie minière.
Il s’éteint en 1954, au terme d’une vie remplie d’exploration, de connaissances et de service.
Aujourd’hui, près de 100 ans après son entrée au sein de Commissionnaires, la voix de Ferdinand continue de résonner à travers les lettres qu’il a écrites au Corps de la Colombie-Britannique entre 1929 et 1954. Ces documents, désormais conservés dans nos archives historiques numériques, racontent l’histoire d’un homme extraordinaire et d’un monde en constante évolution.
Voyez quelques-unes des lettres fascinantes de Ferdinand ici :




