Nouvelle technologie de contrôle du stationnement

L’époque des patrouilles à pied par des agents de stationnement tire à sa fin 

The StarPhoenix.com  par Andrea Hill 

Depuis ses trois ans et demi comme agent de contraventions de stationnement, Ryan Scott est habitué de se faire lancer des injures.

Il s’est fait traiter de tous les noms, engueulé, poussé et même presque écrasé sous les roues d’un conducteur enragé.

« Chose certaine, il y a toujours de l’action durant une journée de travail typique », a expliqué Scott en riant.

Scott est un des six agents de stationnement à temps plein de la Ville de Saskatoon. L’équipe parcourt les rues du centre-ville à pied chaque jour et glisse des contraventions sous les essuie-glaces des véhicules stationnés à des parcomètres expirés.

Il ne sait toujours pas ce que deviendra son emploi une fois que la ville aura complété la transition entre les parcomètres et les nouvelles bornes de perception qui permettront de faire respecter les règlements au moyen des technologies de reconnaissance des plaques.

« C’est un signe des temps. C’est ça le progrès, n’est-ce pas ? », a ajouté Scott avec un haussement d’épaules en passant à côté d’une des 325 nouvelles bornes de perception qui deviendront fonctionnelles d’ici six semaines.

Neil Wouters, responsable de l’application des règlements de stationnement de la division de Commissionnaires du nord de la Saskatchewan, précise que les six « marcheurs », y compris Scott, seront formés à l’utilisation de la technologie de reconnaissance des plaques lorsque les bornes seront mises en marche. Certains de ces marcheurs feront leurs rondes équipés de lecteurs de plaques qui permettront d’identifier les véhicules fautifs. À mesure que la ville équipe de plus en plus d’auto-patrouilles des technologies de reconnaissance de plaques, certains marcheurs seront formés pour faire des patrouilles mobiles afin d’identifier les contrevenants sans devoir quitter le véhicule.

« Les gens résistent souvent au changement, mais celui-ci est définitivement un changement pour le meilleur, a ajouté Wouters. C’est assez évident qu’une patrouille mobile peut couvrir beaucoup plus de terrain qu’une patrouille à pied. »

Scott n’a pas trop voulu parler de l’avenir incertain de sa carrière mardi dernier durant sa patrouille le long de la 3e rue. Scott, qui aime gagner sa vie en marchant, préférait parler des moments marquants d’un emploi qui n’existera plus jamais à Saskatoon.

« Ça fait environ dix ans que je n’ai pas été aussi en forme que je le suis maintenant et je vous avoue que ça me fait du bien, surtout que je ne suis plus un petit jeune, a-t-il ajouté. Je mange beaucoup mieux et je bois beaucoup plus d’eau pour m’hydrater. Bref, c’est un emploi qui est bon pour ma santé. »

Scott dit également qu’il a appris à s’habiller convenablement pour éviter les engelures durant les froids extrêmes et qu’il s’est forgé une bonne carapace pour faire face aux automobilistes furieux qu’il croise inévitablement tous les jours.

« Personne n’aime se faire remettre une contravention, a-t-il ajouté. Je ne pourrais même pas compter le nombre de fois que j’ai été attaqué verbalement dans le cadre de mon travail. J’ignore tout simplement les insultes et je poursuis mes rondes. Ça ne vaut pas la peine de répliquer. »

Scott se souvient même d’une octogénaire qui a couru après lui avec sa canne en le suppliant d’annuler sa contravention. Lorsqu’il lui a expliqué qu’il n’était pas autorisé à le faire, elle l’a traité de « trou de cul » avant de faire volte-face, puis repartir en trombe. « Je ne pouvais pas m’empêcher de rire », a-t-il ajouté.

L’hiver dernier, un homme est devenu enragé en trouvant la contravention que lui avait laissée Scott. « Je traversais l’avenue C à l’intersection de la 20e rue lorsque j’ai entendu le crissement de ses roues et constaté qu’il accélérait. Il se dirigeait droit sur moi et c’est là que j’ai compris qu’il avait l’intention de me frapper, a expliqué Scott. Mais il a freiné des quatre sabots à la dernière seconde et il a eu le front de me demander pourquoi je lui avais donné une contravention. »

« Très peu de gens agressent les agents de stationnement lorsqu’ils se voient remettre une contravention, a expliqué Wouters. Toutefois, un petit pourcentage d’une grande population représente quand même un assez grand nombre de personnes. » Selon lui, la police doit être appelée cinq ou six fois par année pour intervenir lors des altercations plus graves.

Wouters précise également que la mise en place des bornes de perception pourrait réduire les incidents d’abus verbal et physique contre les intervenants puisque celles-ci réduiront le nombre d’agents sur le terrain.

Toutefois, pour Scott, c’est ce qui rend son travail « intéressant ».

« Ça me donne des histoires à raconter à la table avec ma famille », a-t-il ajouté.

À l’heure actuelle, 65 bornes de perception ont été activées à l’échelle de la ville, dont les 35 qui ont été activées le mois dernier le long de la 2e avenue et de la 21e rue.

Vingt-cinq autres bornes ont été activées mercredi sur la 1re avenue entre la 20e et la 23e rue, et sur la 20e, la 22e, et la 23e rue entre la 1re et la 4e avenue.

Toutes les bornes devraient être fonctionnelles d’ici le mois d’avril.

Une fois que ce sera fait, tous les parcomètres seront enlevés. Il reste à déterminer ce qui deviendra des poteaux, quoique Andrew Hildebrandt, directeur des normes communautaires de la Ville, a laissé sous-entendre qu’un certain nombre de poteaux pourraient être transformés en gare-vélos ou en objets décoratifs.