TOUJOURS PRÊT POUR LE PROCHAIN DÉFI : Aviateur, soldat, officier, commissionnaire, organisateur de levées de fonds, homme de famille

Esprit de Corps  

Par Scott Taylor

Né à Saint-Boniface en 1945, Hilaire « Nick » Nicolas est un fier Franco-manitobain. À 17 ans, il s’est enrôlé dans les Forces armées canadiennes comme aviateur 2e classe, l’équivalent de l’ARC de simple soldat.

Nick a fait sa formation technique à l’école de radar et de communications no 1 à la Station Clinton de l’ARC en Ontario d’où il a obtenu le titre d’Opérateur des communications, Groupe 1 (radio et télétype).

C’était durant l’apogée de la guerre froide à l’époque à laquelle les États-Unis étaient en train de construire le système de détection lointaine avancée (DEW) et le réseau de radars Pinetree pour protéger l’Amérique du Nord contre la menace soviétique. Les États-Unis allaient assurer la mise en place des radars pendant que l’ARC formait de recrues pour en assumer la responsabilité opérationnelle. Nick, qui, à ce moment-là, était un jeune aviateur célibataire, s’est retrouvé confronté au défi d’une affectation à la Station Barrington de l’ARC, soit une toute petite station semi-isolée en Nouvelle-Écosse.

Plus tard, après un court passage à la Station Namao de l’ARC juste à l’extérieur d’Edmonton (Alberta), Nick a eu la chance de servir au Grand Quartier général des Puissances alliées en Europe (SHAPE), c’est-à-dire le quartier général du Commandement allié Opérations (ACO) de l’OTAN en Belgique. Ironiquement, ce n’était qu’à son départ du pays des cowboys que Nick fut inspiré de relever le défi de l’équitation. Au moment de son départ de la Belgique, Nick était rendu assez habile pour participer à des compétitions de saut de style anglais.

À son retour au Canada, Nick s’est retrouvé au Diefenbunker à Carp en Ontario, le repaire construit durant la guerre froide pour abriter le gouvernement canadien en cas d’attaque nucléaire. En 1975, Nick, qui était à la recherche d’un défi au plein air et au soleil, s’est porté volontaire pour une affectation en Égypte comme Casque bleu. Les champs de bataille de la guerre de Kippour (1973) étaient toujours frais. « On entendait plus tirer, se rappelle Nick, mais les navires naufragés étaient toujours bien visibles dans le canal Suez. » En 1983, Nick était un sergent de 37 ans à la recherche de son prochain défi. Malgré son âge, il a décidé de sortir des rangs pour devenir un officier.

Puisqu’il n’était qu’un sergent, Nick a dû suivre l’intégralité du cours élémentaire d’officier de 12 semaines à la BFC Chilliwack avec des cadets de 19 et 20 ans. Ayant toujours été un grand amateur du plein air, Nick a choisi de passer de la Force aérienne à l’armée. À la suite d’une phase d’instruction à Kingston, Nick est devenu, à 38 ans, l’un des plus vieux sous-lieutenants de l’Armée et il a été affecté au 1er Régiment des transmissions du Canada à Kingston. Il a été promu au grade de major en 1994 et, à peine quatre ans plus tard, il a commencé à préparer sa transition à la vie post-militaire puisqu’à l’âge de 54 ans il s’approchait rapidement de l’âge obligatoire de la retraite qui était de 55 ans à l’époque.

Nick, qui avait passé toute sa vie adulte en uniforme et qui était trop jeune pour prendre complètement sa retraite, s’est trouvé un poste avec la Division d’Ottawa du Corps canadien des Commissionnaires. « Je n’avais pas de diplôme universitaire et je ne possédais pas de grandes qualifications techniques, précise Nick. Toutefois, puisque Commissionnaires rattache énormément d’importance aux compétences acquises durant une carrière militaire, c’était un emploi idéal pour moi. »

Au cours des prochaines 17 années, Nick a gravi les échelons de la hiérarchie de gestion de Commissionnaires Ottawa et occupe actuellement le poste de Gestionnaire principal des opérations commerciales. Toujours à la recherche du prochain défi, Nick a décidé de fonder une initiative caritative nommée « Boots 4 Pups » (http://boots4pups.wix.com/boots-4-pups).

« À mon 50e anniversaire, j’ai décidé de courir un marathon, ajoute Nick. J’ai laissé passer mon 60e sans fanfare, mais je voulais faire quelque chose de grand pour mon 70e, alors, pourquoi ne pas marcher de Kingston à Ottawa en 10 jours  ?! » Ce n’étaient pas les 350 kilomètres qui posaient problème, mais plutôt le fait que Nick a décidé de les parcourir en suivant le sentier Rideau, un parcours particulièrement difficile. « C’est vraiment un sentier ardu qui traverse des terrains assez divers, explique Nick. Il y a des montées plutôt raides et des sentiers très accidentés. C’est possiblement la chose la plus difficile que j’ai jamais faite. »

Lorsque Nick et son équipe de marcheurs sont arrivés à la capitale nationale le jour de la fête du Canada, ils ont appris qu’ils se sont taillé une place dans l’histoire en finissant le trajet en deux jours de moins que tout autre marcheur documenté. Ils ont franchi la ligne d’arrivée à la pluie battante, les vêtements détrempés, mais non les esprits ! Nick et son équipe ont fêté leur réussite au Musée de l’aviation et de l’espace du Canada ce qui lui a fait revivre les beaux moments de sa vie d’aviateur. Au total, il a amassé 12 550 dollars pour la « Citadel Canine Society », un organisme caritatif canadien voué à l’entraînement de chiens d’assistance pour les vétérans et les premiers répondants souffrant de TSPT. L’organisme a affecté l’argent à l’entraînement de quatre nouveaux chiens de service, dont un qui est déjà assigné à un vétéran.

« J’avais entendu parler de tout ce que la “Citadel Canine Society” fait pour nos vétérans, explique Nick. C’est ce qui m’a motivé à créer “Boots 4 Pups” afin d’amasser des fonds pour eux. »

Nick ne pense toujours pas à la retraite, ce qui veut dire qu’il doit déjà être en train de mijoter son prochain défi !