Les normes de formation de l’industrie de la sécurité manquent d’uniformité

The Daily Gleaner – Michael Staples

Le Corps canadien de Commissionnaires prône la standardisation de la formation en sécurité à l’échelle de la province.

L’organisme soutient que cela soit nécessaire afin de garantir aux clients que les agents reçoivent un niveau approprié de formation.

Peter Kramers, directeur général de la division du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard du Corps canadien de Commissionnaires, a indiqué que toutes les provinces sauf le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard, la Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse, réglementent la formation et les permis.

Toutefois, a-t-il ajouté, la Nouvelle-Écosse est en train d’élaborer les lois nécessaires pour assurer le respect des normes.

« Je crois qu’il est essentiel de montrer aux clients que nous sommes bien formés, a indiqué M. Kramers lors d’une entrevue récente.

Il est essentiel également que nous formions nos employés selon une certaine norme afin de nous assurer qu’ils comprennent leurs fonctions et leurs responsabilités légales et, dans un deuxième temps, afin d’être sûrs que notre entreprise respecte les exigences de la loi et, surtout, que nous répondions aux besoins des Néo-Brunswickois. »

M. Kramers a notamment précisé qu’il a rencontré le ministère de la Sécurité publique l’automne dernier pour examiner ce dossier.

« Ce n’est pas la priorité absolue du gouvernement au moment où l’on se parle, a-t-il expliqué. De plus, on note un certain degré d’opposition de la part des entreprises de sécurité qui soutiennent que les coûts de formation augmenteraient indûment les coûts généraux. »

Selon Deborah Nobes, directrice des communications de Sécurité publique, le ministère est toujours ouvert aux idées sur les moyens d’améliorer les lois qui gouvernent les secteurs réglementés.

« Nous étudions actuellement avec le Corps canadien des Commissionnaires un nombre de leurs idées sur la formation et nous apprécions leur contribution », a-t-elle précisé.

Mme Nobes souligne par contre qu’il est trop tôt pour prévoir l’issue de ces discussions.

M. Kramers a indiqué que le programme de formation de Commissionnaires est très rigoureux et qu’il est conforme en tout point aux exigences de l’Office des normes générales du Canada.

« Je ne suis pas persuadé que les autres entreprises de sécurité du Nouveau-Brunswick peuvent en dire autant. »

Selon lui, chaque entreprise prépare ses propres formations selon ses propres normes.

Étant donné que Commissionnaires a de nombreux contrats fédéraux à l’échelle du pays, l’organisme est tenu de respecter des critères précis pour les agents de sécurité et les superviseurs.

« À l’heure actuelle, nos membres doivent suivre un régime de formation très rigoureux, a expliqué M. Kramers. Ils doivent réussir une session de formation en ligne avant même d’être embauchés. Une fois embauchés, ils doivent suivre un cours en salle de classe de cinq jours sur les fonctions d’un agent de sécurité avant d’entrer en fonction. »

Dans les autres provinces, les agents de sécurité doivent réussir un examen d’accréditation du gouvernement, ce qui signifie qu’ils doivent suivre une formation sur les droits et les obligations des agents de sécurité avant de faire l’examen, a ajouté M. Kramers.

« C’est comme ça partout au Canada et je ne vois vraiment pas pourquoi l’on n’imposerait pas les mêmes exigences au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard. La mise en place d’une norme de formation uniforme à l’échelle de la province ferait en sorte que tous les organismes respectent une norme professionnelle bien définie. »

Certaines entreprises de sécurité ne font que demander des permis pour leurs agents, a-t-il souligné.

« Cela veut dire qu’une personne peut assumer les fonctions d’un agent de sécurité sans aucune formation. À l’heure actuelle, c’est ça le statu quo au Nouveau-Brunswick. »

M. Kramers avertit que le maintien du statu quo fait obstacle à l’amélioration de l’industrie.

John Clarke, commissionnaire responsable de la formation de la division du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard, a ajouté qu’il est important de standardiser les normes de formation à l’échelle de la province afin de favoriser le professionnalisme du secteur.

« Je crois que cela permettrait de résoudre les problèmes qui surviennent lorsqu’un agent manque de formation ou ignore les dispositions de la loi en matière d’arrestation ou les règlements municipaux, a-t-il précisé. Notre organisme offre des formations partout au Nouveau-Brunswick et à Île-du-Prince-Édouard. De plus, nous ne formons pas uniquement les nouvelles recrues, nous formons également les instructeurs. »

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